L'église Saint-Augustin

En décembre 1899, M. Busselot, vicaire d’Uccle, est chargé de la construction d’une paroisse Saint-Augustin sur la place de l’Altitude Cent.
Cependant, sa délimitation pose problème au vu de nombreuses réactions de la part des paroisses environnantes.

Altitude Cent

Malgré tout, le 3 mai 1900, la première pierre d’une chapelle ainsi que d’une cure, est bénie par le Doyen d’Uccle, pas loin de l’ancien "Galdgenberg" ou "Colline de la Potence", où se trouvaient les fourches patibulaires, du 13ième au 18ième siècle.

Le 22 octobre 1900, la chapelle Saint-Augustin est inaugurée à l’emplacement de l’actuelle école Saint-Augustin. M. Busselot en devient le Curé. Ces bâtiments, construits sur le terrain personnel de M. Alexandre Bertrand, amènent de nombreux habitants à s’installer dans le quartier.

Dès 1908, la Société Anonyme des Villas de Forest donne un grand terrain pour y construire une grande église définitive au centre d’une place ronde, visible depuis les huit artères créées en étoile autour d’elle. La tour devra se trouver au centre précis de ce rond-point, le plus élevé de Bruxelles.

Le 23 juin 1914, la fabrique d’église approuve la construction définitive d’une nouvelle église, de forme byzantine.
Malgré la guerre, le Conseil communal et le gouvernement allemand autorisent les travaux de terrassement et de fondation. L’autorisation sera finalement retirée en 1916 et les travaux seront abandonnés.

En juillet 1931, la fabrique d’église fait savoir au Cardinal Van Roey qu’elle veut continuer la construction du bâtiment.
Pour d’évidentes raisons financières, les jeunes architectes Guianote et Wateyne sont chargés de créer de nouveaux plans pour un bâtiment en béton, nouveau matériau très économique.

Le 2 avril 1933, les anciennes fondations, la première pierre du nouvel édifice et son emplacement sont bénis par le Doyen d’Uccle. Le 25 mars 1935, un lundi de Pâques, la nouvelle église est bénie.

Toujours pour des raisons financières, l’achèvement du bâtiment, interrompu par la deuxième guerre mondiale, ne se fera qu’un peu avant 1950 et, encore, avec des matériaux de médiocre qualité. Les cloches remplaçant celles enlevées par les Allemands seront bénies le 22 octobre 1950.

La tour, dont l’intérieur est ouvert et visible depuis la nef, comporte une plate-forme panoramique à 34 m de hauteur, la croix, surplombant la tour, se trouvant, elle, à 55 m au-dessus du niveau de la place. Mais, au début des années 80, l’intérieur de cette tour dut être fermé pour éviter les chutes de morceaux de béton sur la tête des fidèles !
En effet, l’église, dont la finition ne fut jamais entièrement intégrale, s’abîme de partout : le béton éclate, les ferrures sont rouillées, les vitraux défoncés par leurs armatures.

Vu la conception originale du bâtiment et l’intérêt grandissant pour l’Art Nouveau, la Commission des Monuments et des Sites classe l’édifice le 8 août 1988. Cela implique une participation financière de la Commune à son entretien alors que cette dernière souhaitait sa démolition à la demande de la S.T.I.B. pour prolonger le métro jusque là.

Après de longues tractations, la restauration profonde de l’église sera concrétisée à partir de 1996 et durera deux ans.

Aujourd’hui, l’église Saint-Augustin, teintée d’une belle couleur jaune pâle et bien remise en état, continue à dominer le panorama bruxellois !

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